Lorsqu'on entre en troisième année de licence d'histoire et d'histoire de l'art après deux ans de classe préparatoire littéraire, il s'agit de prendre de nouvelles habitudes. La première d'entre elles est l'art de faire des recherches, autrement dit l'art de perdre parfois des heures en bibliothèque à explorer des livres dans l'espoir fou d'y trouver un paragraphe sur la création du duché de Bamberg par Henri II le Saint en 1007 ou sur une obscure urne cinéraire étrusque. Bref, assise à ma table de bibliothèque, après diverses tentatives, me voilà dans la nécessité quasi-absolue de consulter un dictionnaire ecclésial en 30 volumes qui saurait sans nul doute répondre à mes questions les plus pressantes. Arrivée au sixième volume pour trouver l'entrée "Bamberg" et ayant pris diverses notes fort utiles, se pose ensuite le problème d'un personnage dont l'auguste nom devait malheureusement commencer par un "W". Me saisissant de l'ultime volume avec espoir, je constate avec horreur que celui comporte majoritairement des mots commençant par la lettre "L". 
Devant ce fait incongru, je m'en vais quérir la bibliothécaire pour lui demander l'explication de tout cela. Réponse simple au demeurant : le dictionnaire, commencé en 1920, n'était toujours pas achevé. Moralité : revenir dans une centaine d'années afin de pouvoir consulter les mots lointains dans l'alphabet, en espérant que d'ici-là, le clonage se serait développé dans le centre de recherche responsable de l'écriture de ce dictionnaire afin de créer une dynastie entière de charmants petits bambins prêts à dédier leur vie à "Monastère", "Nécropole", "Pie XII", "Simonie" ou "Vanité" et "Willigy" pour le bonheur des étudiants.
Remède : la lecture d'un bon vieux Club des Cinq, qui lui ne vous laissera pas sur votre faim.