La découverte d'une nouvelle langue est toujours un moment émouvant et exaltant car elle commence doucement, sans douleur. Elle vous tend les bras tendrement et ne demande qu'à être apprivoisée. Alors vous vous attachez sans méfiance. Ainsi en est-il du sanskrit classique, dérivé du sanskrit vedien qui était la langue utilisée il y a quelques milliers d'années dans l'aire d'influence indienne (autour de l'Indus et du Gange) pour les rites sacrés (par opposition à la langue parlée au quotidien), elle-même dérivée d'une hypothétique langue indo-européenne. C'est une langue réellement belle dans la graphie non-francisée comme vous le constatez ici, avec chaque lettre matérialisée par deux traits en angle droit. Dans une graphie transcrite, vous obtenez un alphabet avec plus de quarante lettres, ce qui est dû à la complexité de chaque voyelle (il existe une voyelle longue et une courte) et de chaque consonne (il existe un "s" avec un point au-dessus, un avec un point au-dessous, un avec un accent aigü...) et rend finalement la prononciation assez jolie même si un Français ne peut pas réellement prononcer toutes ces nuances. Après la découverte de la prononciation et une petite partie de civilisation vient l'étape la moins drôle lorsque l'on apprend une langue : le "par coeur" bête et méchant. S'agissant de vocabulaire, rien ne peut me faire peur (10 mots à apprendre en deux semaines, ça change des 500-600 en trois semaines en cours d'espagnol l'année dernière) mais s'agissant de linguistique, là, je perds de ma superbe. Sachez donc pour votre gouverne que le "D" est une occlusive sonore dentale, que le "CH" est une occlusive sourde aspirée palatale ou encore que le "M" est une nasale sonore labiale et veillez donc à apprendre cet enchaînement avec les trente consonnes de l'alphabet.
Remède : regarder un film bollywoodien de 2h30 avec des chants, des danses, des personnages principaux qui meurent sans états d'âme, des personnages de jeux vidéos qui sortent de leur écran (et un contrôleur aérien ultra-gay).